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JORDANIE

MER MORTE ET IMPOSSIBLE PÉTRA

 

 

 

 

 

Rached Trimèche

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Amman (Décembre 1992). Notre Airbus de la Royal Jordanian déverse, en ce début d’après-midi ensoleillé, ses passagers venant de Larnaka (à Chypre) dans ce bel aéroport d’Amman en Jordanie.

Au premier box de police, notre visa d’entrée est soigneusement examiné, puis notre passeport nous est simplement retiré sans autre formalité. Dix minutes plus tard, un second officier de police arrive, nous pose moult questions et déclare derechef qu’il nous est exceptionnellement accordé un visa d’entrée de dix jours. Comme si le premier visa n’existait pas. Au second box de police, jouxtant le premier, un autre officier me tend tout souriant mon passeport et me prie d’accomplir les formalités douanières dans la salle suivante.

 

 

 

Ma valise est vite récupérée et commence l’attente de notre hôte jordanien qui tarde à venir. Deux heures plus tard, Skander, mon jeune compagnon de route décide d’arrêter le premier taxi et de descendre au premier hôtel de la ville. Enturbanné dans son keffieh, notre chauffeur aux bigotes tombantes s’empresse de détruire le petit papier que vient de nous remettre le policier de service qui nous a choisi ce taxi. Je repense à mon passage pauliste au Brésil, il y a vingt ans, où un policier vous arrêtait un taxi, à Sao Paulo, sur simple demande et vous remettait sur un papier son matricule et le numéro du taxi pour vous sécuriser...

Le Middle East hotel arbore bien quatre étoiles sur le prospectus des hôtels délivré à l’aéroport. Pourtant deux étoiles seraient amplement suffisantes.

 

Quel est donc cet insolite pays du Moyen-Orient ?

 

4 400 000 habitants vivent sur près de 92 000 km2. Encerclée à l'est par l’Arabie Saoudite et l’Iraq, au nord par la Syrie et le Liban, et à l’ouest par Israël, la Jordanie bénéficie au sud d’une ouverture maritime sur le golfe d’Akaba, soit 25 kilomètres de côte.

 

Au 17ème siècle avant JC, ce pays des Amonites, peuple sémite proche des Hébreux, avait pour capitale Rabbath Ammon qui enfanta l’actuelle Amman. En l’an 312, le roi gréco-égyptien Ptolémée II annexe Amman appelée alors Philadelphie. Deux siècles plus tard, c’est au tour de Trajan d’annexer tout le pays qui devient l’Arabie Pétrée en souvenir de Petra que nous essaierons de visiter en fin de reportage. Beaucoup plus tard, au début du 20ème siècle, un soulèvement contre les Turcs sépare la Jordanie du mandat de Palestine. La Jordanie devient alors Emirat de Transjordanie avec l’Emir Abdullah Ibn Hussein qui ne tardera pas à annexer en 1924 les régions de Maan et d’Akaba et six ans plus tard la rive occidentale du Jourdain. ce n’est qu’en 1946 qu’Abdullah est couronné roi, deux ans avant le renoncement de la Grande-Bretagne à son mandat sur la Palestine. Tout cela donne naissance au royaume hachémite de Jordanie. En 1951, le roi Abdullah est assassiné à la mosquée d’El Aksa et son fils Talel lui succède pendant un an avant d’être déposé par son fils Hussein, l'actuel roi de Jordanie.

 

À TRAVERS AMMAN

 

Ce premier soir à Amman est venté et légèrement pluvieux. Héroïque, le jeune Skander, la pupille dilatée et le nez au vent ne cesse d’arpenter ces grands boulevards bien éclairés au centre-ville et absolument obscurs vingt mètres plus loin.

De belles maisons aux tuiles rouges et aux  grands jardins surprennent le visiteur par leurs pierres taillées et leur splendeur. Les hauts buildings se concurrencent sans se ressembler. Les étals sont animés et les restaurants bondés. La vie nocturne existe. Soudain, le jeune Skander me tire brusquement par le bras et me fait entrer dans un sombre couloir où la musique devient de plus en plus forte à mesure que nous avançons. Soudain, des projecteurs nous envahissent et nous attirent à l’intérieur de cette boite à musique. Imaginez trois jeunes de 18 ans se déhanchant au rythme d’une belle musique américaine, diffusée en parfaite stéréophonie. A l’aise dans sa chemise blanche immaculée et son jean serré, le jeune propriétaire arbore avec fierté sur son comptoir un portrait royal. La reine Nour, d’origine américaine et le roi Hussein, tous deux souriants sur la photo, ont griffonné ce sympathique message : “Désolés de ne pouvoir assister à l’inauguration de votre magasin en ce mois de novembre 1992.” Le geste royal est hautement apprécié.

Nous retrouvons bien vite le grand boulevard et un petit restaurant qui nous propose du poulet accommodé d’une dizaine de façons. Le service est à l’américaine et le ketchup talonne les frites. Et au suivant !

Voyant plusieurs portraits royaux, Skander demande à son voisin des explications. Le premier est celui du roi Hussein et le second celui de son frère Hassan (Wali El Aâhd ou prince héritier) tous deux petits-fils du célèbre roi Abdullah le Hachémite. Et voilà notre voisin aux grises lunettes nous expliquant que le roi Hussein a eu 4 épouses :

                        1)- Dyna, égyptienne, mère de la princesse Alya ;

                        2)- Mouna, anglaise et mère de trois princes : Abdallah, Fayçal

                              et Aïcha ;

                        3)- Alya, palestinienne dont l’aéroport d’Amman porte le nom,

                              suite à son décès dans un accident d’hélicoptère, mère de

                              l’Emir Ali et de l’Emira Haya ;

                        4)- Nour, libano-américaine, mère du prince Hamza et de la

                              princesse Raja.

 

Ce midi, après une matinée fort studieuse, nous sommes reçus par Son Excellence Mahmud Samra, Ministre des Affaires Culturelles de Jordanie. Ce professeur universitaire et néanmoins Cigéviste nous reçoit dans un somptueux bureau ministériel. Un petit café de bienvenue nous est servi dans une minuscule tasse avec 4 cc de chaude liqueur noire parfumée au “hil” ou cardamome. La discussion va bon train avec le Ministre et ses collaborateurs, et la culture tout comme l’économie défilent au menu.

 

ÉCONOMIE

 

La guerre du Golfe n’aura pas fait souffrir la Jordanie comme prévu. Le retour des Jordaniens et l’arrivée des Palestiniens engendre un boom de l'immobilier et un accroissement des liquidités du pays. Depuis le 11 Août 1952, date de la proclamation de Hussein roi de Jordanie, ce petit pays (environ la moitié de la superficie de la Tunisie) a survécut à Septembre Noir, aux escarmouches frontalières et à tous les affrontements sanglants de la région. Ce pays à 80% désertique, amputé de la verte Cisjordanie, a créé le canal de Ghor de 120 kilomètres de long sur la rive est du Jourdain, entre la Mer Morte au sud et le lac Tibériade au nord. 200 000 habitants profitent ainsi de cette inattendue irrigation qui a créé un véritable domaine horticole et permet même l’exportation de légumes. 1,2 millions de têtes d’ovins constituent la richesse agricole du pays avec le blé et l’orge qui couvrent 32% des terres arables.

C’est le domaine minier qui vient au secours de 70% du PNB avec son phosphate et sa potasse. L'économie jordanienne dépend toujours de la Paix au Proche-orient et a perdu par exemple, avec la guerre du Golfe, un florissant tourisme, la manne des expatriés au Koweit et l’aide étrangère en provenance surtout d’Arabie Saoudite. Tout cela occasionne un déficit de 45% du PIB. Avec un actuel PNB de 1250 $ par tête et par an (le cinquième de celui de  la Grèce), la Jordanie est un pays relativement pauvre.

 

Ce midi nous somme invités chez une famille jordanienne habitant le quartier d’Abdoun. La pierre taillée, toujours souveraine, est l’armature de toutes ces belles demeures. Souvent, flottera au vent un drapeau tricolore à bandes horizontales noire, blanche et verte avec un triangle rouge latéral à gauche arborant une étoile blanche à sept branches au lieu des cinq correspondant aux cinq piliers de l’Islam qu’arborent les autres drapeaux des pays musulmans.

Le quartier d’Abdoun se veut le 16ème arrondissement parisien de cette ville aux 7 collines où les paraboles à 3 000 dollars rapprochent CNN de tout habitant d’Abdoun. Devant un magasin fermé, une boite métallique cernée sur 90 centimètres de côté par une longue serrure dorée. A cinq heures du matin, ces boites à journaux sont ainsi livrées aux commerçants qui les redéposent vides, le soir, devant leurs magasins. “Erray”, “Edoustour” et “Jourdan Times” par exemple trouverons ainsi refuge dans ces boites à culture. Question d’organisation.

Nadia, maîtresse de maison, ne cache pas son appartenance à une double vie conjugale légale. Nous sommes bien chez Samir dont la première épouse vit dans une autre maison, à 2 kilomètres d’ici. Devant mon étonnement, Nadia m'explique qu’il est tout à fait normal et naturel qu’un homme ait deux, trois ou quatre épouses s’il le peut, et qu’en ce qui la concerne, c’était parfait. Divorcée depuis 3 ans, Samir devient son messie. Et la voilà qui part d’un franc éclat de rire pour me dire que les musulmans du monde ne comprennent toujours pas pourquoi la Tunisie a depuis 1956 expressément interdit la polygamie.

 

Le second invité est un jeune ingénieur palestinien de 27 ans, frais émoulu. Face au journal télévisé israélien capté en direct à Amman et présentant 403 déportés vers le Liban, la discussion s’achemine, certes, sur le destin de la Palestine résumé ainsi par notre ami Yadh : “Notre génération n’a pas connu le sol de sa patrie et nous pensons que seule la Paix peut redonner équilibre et prospérité à toute la région du Moyen-Orient. Les jeunes Israéliens de notre âge sont les seuls a avoir déjà compris que l’existence et la sécurité d’Israël passent tout d’abord par la création d’un Etat palestinien limitrophe. L’application des résolutions de l’ONU constitueront l’assurance-vie de la coexistence de ces deux pays.”

 

PETRA

 

A 7 heures du matin, Othman, notre nouveau chauffeur de taxi est déjà en bas de l’hôtel. Notre but est de faire un aller-retour de près de 500 kilomètres d’Amman à Petra pour retrouver notre hôtel cette nuit même. Le ciel est bas, le froid est sec et une tenace petite pluie nous tient compagnie. A la radio, les informations du matin se terminent par toute une série de noms de défunts. La rubrique nécrologique s’achève par un long verset de Coran. Cette triste atmosphère se prolonge lorsque, en passant près de l’aéroport, notre chauffeur nous indique l’endroit où s’est écrasé l’avion de feue la reine Alya, troisième épouse du roi Hussein. Soudain le soleil réapparaît et la musique s’échappe du poste radio. Nous traversons un désert de pierrailles ocres et brunes. C’est le vide absolu.

 

Au bout de 2 heures de route, notre chauffeur fatigué s’arrête devant une échoppe qui se veut débit de tabac et demande tout haut sans quitter son véhicule, et en anglais “two Gold packets”. Ici, la cigarette Gold Star est une cigarette populaire qui ne coûte qu’un demi dollar US la paquet.

Nous arrivons bientôt au village “Jorf El Darawish” qui fut il y a cinq siècles un grand point de rassemblement pour les pèlerins allant à la Mecque. Nous sommes bien dans l’axe Damas-Médine et ce village arrivait à rassembler jusqu’à 5 000 pèlerins à la fois. Les forages d’eau étaient abondants et l'oasis verte.

 

Soudain, de petits flocons blancs envahissent notre véhicule. Il neige. Voilà que la route devient impossible et qu’un toboggan routier nous fait vivre une superbe glissade. En plein col de montagne, à 13 kilomètres de Petra, la visibilité n’est plus que de 2 mètres et une prudence élémentaire nous oblige à rebrousser chemin.

Adieu Petra, cité rose et antique que nous ne visiterons pas cette fois. Cette ancienne principauté chrétienne d’outre-Jourdain dite “Val Moïse” ou encore “Kérak” qui fut fondée en l’an 400 par les Nabatéens gardera son histoire et ses mystères pour une autre visite.

 

Après une heure de route, devant notre mine défaite, notre chauffeur pris de pitié nous annonce gaiement une visite chez sa soeur à quelques kilomètres d’ici, dans la région d’Al Hassa. Une bretelle nous permet de quitter cette route désertique et nous nous retrouvons, au bout de dix minutes, devant un tout petit village de maisons aux toits en tuiles rouges, toutes bien alignées. Une barrière nous arrête et notre chauffeur décline son identité pour être reçu dans cette cité de phosphate. Des briques rouges de 30 x 20 centimètres forment les murs de toute cette cité. La couleur de la maçonnerie provient du sable même de ce désert. Chaque petite maison est surmontée d’un réservoir d’eau de 2 m3 et d’un réflecteur de rayons solaires pour l’eau chaude. Tout est ordre et discipline.

Nous voici rapidement installés dans un petit salon arabe où les matelas sont à même le sol et bordés de coussins multicolores et accueillants. Un radiateur électrique diffuse une douce chaleur dans l’ambiance déjà chaude de cette noble famille qui nous reçoit. Le café à la cardamome nous est servi en guise de bienvenue, suivi d’un énorme plateau de petits plats succulents et de pain de campagne. Nous suivons le guide et mimons ses gestes. Un bout de pain chaud est trempé dans cette huile vierge puis dans une assiette d’épices vertes, “Zaâtar” ou thym. Le mélange est tonique et savoureux, tout comme cette farine de “Homs” ou pois-chiches, ce “Felefel” ou boulettes épicées, et ce “Foul” ou févettes bouillies.

Ahmed, maître de céans et beau-frère de notre chauffeur, est contremaître dans cette société d’exploitation de phosphate. Les 1 000 habitants de la cité se sentent, un peu comme les Japonais, enfants de cette société à 51% étatique et sont sécurisés par la gratuité du gîte, des charges, des soins et même du garagiste. Seule la rentabilité de l’ouvrier est prise en compte.

 

MER MORTE

 

Ce matin, notre petite Toyota blanche met plus d’une heure de route pour aborder une montagne de plus en plus aride. La surprise c’est le fait de descendre et de toujours descendre.

La couleur de la terre minérale vire du rouge au violet dans cette descente vertigineuse. Les virages sont de plus en plus serrés et le col de la route de plus en plus dangereux. Peu à peu la métamorphose se précise et l’inhabituel se révèle. Là, au fond, se dévoile soudain une surface d’eau de plus en plus grande à près de 400 mètres au dessous du niveau de la mer.

Dès notre arrivée au restaurant du coin, nous nous élançons sur les galets menant à la Mer Morte qui accuse une dépression de 400 mètres avec une profondeur de près de 350 mètres. Un jeune Italien, soutenu dans son extase par deux belles blondes, se met soudain torse nu et, en petite culotte, affronte le froid de décembre et se jette à l’eau. Nous sommes près d'une vingtaine debout au bord de la mer, face au nageur intrépide qui pour nous narguer se met sur le dos et commence à flotter comme un simple canoë pneumatique. C’est qu’avec une salinité de 35% de chlorure de sodium, au lieu de 7% en mer normale, tout corps est prêt à flotter.

 

La troisième curiosité de cette Mer Morte c’est que c’est un trésor de métaux et de minéraux qui vont de l’uranium à la potasse en passant par le cuivre et l’argent. Mais il ne faudrait pas oublier un quatrième attrait qui est touristique. La dernière invasion israélienne a pratiquement conquis la moitié de cette mer dans le sens de la longueur et fait de la ville d’Eliot par exemple, une superbe destination touristique.

Ici, ne s’arrête point l’histoire de la Mer Morte. Cette mer fermée est plutôt un lac de près d’un million de km2 de surface alimenté par le fleuve Jourdain venant de Syrie et du Liban et qui donna en outre son nom à la Jordanie. L’arrivée de cette eau douce compense l’évaporation de l’eau de mer qui garde ainsi une exceptionnelle salinité.

Curieux comme toujours, Skander assaille la belle Yasmina, notre guide, pour en savoir encore plus.

Revenant au restaurant, Yasmina nous raconte l’histoire  (Kawom Lot) d’une époque où l’homosexualité masculine avait le dessus malgré la présence de très belles femmes vivant sur cette terre où s’étale aujourd’hui la Mer Morte. Dieu se fâcha et punit ce peuple en chargeant l'ange Gabriel de renverser tout ce village, et de le jeter dans un trou de 400 mètres de profondeur qu’il inonda d’eau. Telle est la légende, encore tenace, de la création de la Mer Morte. Tout en battant ces longs cils fins dévoilant des noirs yeux langoureux, Yasmina se lance dans l’histoire. Ce n’est qu’en 1950 que l’on découvrit sur les rives de cette mer Morte, près du site de Kumran, les manuscrits de la Mer Morte rédigés en hébreu et en araméen. Ces documents enregistrés deux siècles avant JC révèlent des textes bibliques relatifs à une secte religieuse juive qui serait celle des Esséniens.

 

AMMAN BY NIGHT

 

Ce soir, c’est la tournée des grands ducs à Amman. Nos amis nous font d’abord découvrir les splendeurs de l’hôtel Marriott. Je repense avec nostalgie à la lointaine Californie où nous découvrions ce même hôtel à Santa Barbara.

Nous voilà soudain pris dans une foule élégante, où visons et diamants rivalisent de splendeur, qui commence à pousser des youyous. Qui est donc ce jeune mortel qui fête son mariage au Marriott ? Plus loin, le Hilton, le Hyatt Regency et le Amra hotel nous dévoilent chacun les charmes insoupçonnés de l’hôtellerie jordanienne.

Nous décidons d’un commun accord de laisser tomber tous ces hôtels de luxe pour aller vers la sortie d’Amman et dîner dans une forteresse-village dite “Kan Zaman”.

Imaginez une véritable tour de Babel présentant l’artisanat jordanien sous tous ses angles. Le potier en Djellaba grise et keffieh rouge donne forme et vie à sa poterie tournante. Dans l’espace “El Khalili”, vingt mètres plus loin, c’est un souffleur de verre qui enfante des bulles du bout de sa tige qui deviendront vite de beaux vases multicolores. L’espace “Al Zeitouna” présente une production de meubles en bois d’olivier. Une dizaine d’espaces se suivent sans se ressembler et débouchent enfin sur un superbe restaurant. Le cuisinier à la fine moustache et au fin bonnet blanc tient en main un “Kara” ou coussin sur lequel est posée une fine pâte de pain. Face au maître, un four sur trépied est recouvert d’une cloche en cuivre. Le tout est déposé, le coussin et sa pâte, sur cette brûlante cloche de cuivre qui délivrera en quelques minutes un savoureux pain dit “Kmadi”.

Notre voisin de table, enfoui dans son “Abaya” ou burnous doré, surveille d’un oeil vigilant son bébé de trois mois confortablement installé dans une poussette. Un petit orchestre anime ce dîner. Cette clientèle jordanienne raffinée, ce lieu touristique, cette quiétude du soir, ce calme et cette paix sont les images que nous emporterons en cette fin de périple moyen-oriental.

 

Rached TRIMECHE

Décembre 1992

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