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LANZAROTE

SI PROCHE ET SI LOINTAINE

 

 

Rached Trimèche
www.cigv.com

 

Arrecife (Octobre 1993). Le château de la Pioline à Aix-en- Provence avec une quarantaine de Cigévistes en fête est déjà loin. Nous voici à bord d’un troisième avion pour continuer notre descente sur Lanzarote au sud des Canaries et à 95 kilomètres des côtes marocaines et mauritaniennes. Il est 20 heures. L’aéroport de Las Palmas dans les Grandes Canaries nous accueille à bras ouverts.

 

Sommes-nous vraiment en Espagne ou en République Fédérale Allemande?

La réponse est claire et nous sommes bien dans l’île qui reçoit 8 millions de visiteurs par an, en majorité Allemands qui trouveront ici un aéroport où toutes les enseignes n’ont de Goethe aucun secret.

Le nombre d’avions qui décollent est impressionnant en ce bout du monde sur ce petit îlot. Nous voici enfin embarqués comme dans une boîte à sardines dans un avion de 140 sièges. Quarante minutes suffisent pour atterrir dans un si beau, si lointain, si insolite et si charmant bout du monde, à Lanzarote. A se croire aux Antilles avec cet aéroport vert et blanc aux voûtes généreuses et verdure chatoyante bordé de milliers de pierres noires et volcaniques.

Arrecife est un balcon sur l’Atlantique, un genre de polder hollandais né de la mer et pour la mer.

Enfin un taxi qui saura trouver en trente minutes l’hôtel OASIS-LANZAROTE . Quelle surprise face à ce grand étoilé inattendu, au prix si raisonnable et à la perfection si évidente. A 23 heures, cet hôtel résonne de tous ses pores et les clients Allemands et Scandinaves se mettent sur leur trente et un pour faire cinquante mètres à pied et rejoindre le nouveau et unique casino du pays.

 

Mon 108ème pays dans ces îles Canaries est un bien curieux pays.

Imaginez 7 îles et 6 îlots inhabités couvrant 7 273km2 soit environ le tiers de la Sardaigne et peuplés de un million sept cent habitants et vous aurez une idée de cet archipel en forme de lune flottant en plein océan atlantique. Appelées dans l’antiquité “Fortunates” ou “Hespérides” les Canaries n’ont été découvertes qu’en 1402 par Jean de Béthencourt.

77 ans plus tard, l’Espagne prend déjà possession de cet archipel où les malheureux autochtones “Guanches” sont déjà massacrés. A cette époque l’île était envahie de chiens et ceci aurait enfanté le mot “can, canis” pour devenir “canaria” et Canaries”.

Les Vikings arrivèrent en même temps sur ces côtes lointaines et laissèrent des traces indélébiles sous forme actuelle de belles blondes aux yeux vert émeraude et bleu océan tout aussi canariennes que les charmantes et menues brunes espagnoles.

 

SANTA CRUZ

 

L’île de Tenerife avec sa capitale Santa Cruz rivalise de renommée avec sa voisine île Gran Canaria à la capitale Las Palmas. A l’ouest s’effilochent trois îlots, La Palma, Gomera et le célèbre Hierro que je souhaitais tant visiter au risque d’affronter les vents violents de cet îlot du bout du monde où les arbres ont tout du roseau s’applatissant à terre pour survivre.

L’îlot mirifique et un peu surnaturel pour un autre voyage!

A l’est de Gran Canaria, Fuerte Ventura est le prélude de notre île bien aimée Lanzarote où vivent 45 000 habitants sur 795 km2, une superficie qui n’est qu’une fois et demie celle du suisse Lac Léman.

 

Ce matin, le buffet de notre hôtel s’étale sur plus de vingt mètres présentant au choix du voyageur une trentaine de gourmandises. La chaude et croustillante brioche rivalisera d’attrait avec les petites saucisses au bacon qui éclipsent bientôt le plateau de charcuterie côtoyant celui de fromages mais tout cela sera bien vite oublié en découvrant le pot de cinq litres de yaourt qui accompagnera dans votre bol de blanche porcelaine vos pétales de maïs sans oublier les “Biecher müssli” de Suisse. Mais la fête gastronomique commencera ailleurs.

Votre jus d’orange ou de mangue précèdera votre chaud café qui sera toujours accompagné d’une tasse de thé, mais le raffinement culinaire de cet hôtel de Lanzarote va beaucoup plus loin.

Sur une table centrale toute de roses garnie un large réceptacle en bronze laisse paraître des centaines de cubes de glace. Que font donc ces glaçons matinaux dans ce restaurant? C’est que le matin, à Lanzarote, le champagne est gardé au frais! Les flûtes de champagne généreuses se succèdent tout en se ressemblant!

 

Ainsi préparé, il ne restait plus qu’à attaquer l’agence de location de voitures. Charmante et souriante, l’hôtesse n’avait que faire de ce client matinal qui venait à la limite l’embêter en souhaitant louer la plus petite voiture du parc. Par chance, nous sommes en basse saison où les hôtels ne sont plein qu’à 80% et où il y a toujours espoir de trouver une voiture disponible après dix heures du matin. C’est que l’île fourmille de milliers de véhicules de location de modèles 92 et 93 offerts à partir de 16$ U.S par jour. Et c’est ainsi que commence la découverte on ne peut plus insolite de cet îlot dont j’ignorais le nom trente jours plus tôt.

 

La circulation est simple et aisée. Le pire qui puisse arriver au novice conducteur dans une petite île est de revenir en fin de journée au même point de départ. Notre quartier de Costa Teguise à la périphérie de la capitale Arrecife se termine par un curieux bâtiment. Toute de gris vêtue, cette énorme usine est productrice de vie à Lanzarote. L’eau. Certes, sur une île volcanique, il n’y a point d’eau et il ne reste plus qu’à dessaler l’eau de mer.

 

La température est idéale à Lanzarote puisqu’elle ne varie que de 25 à 35° C douze mois sur douze. C’est un peu les Caraïbes dans un autre monde.

 

Quarante minutes déjà et nous voici quittant la ville de Yaiza pour foncer sur Montanas del Fuego. Le paysage côtier de notre hôtel est déjà à un million d’années lumière. Nous sommes sur une plaine volcanique et lunaire à la fois. Pas une plante, pas une âme qui vive, que du noir, de la roche et cette grisaille qui vous saisit à la gorge et qui, pourtant vous fend le coeur.

Soudain, jaillissant de nulle part, sept dromadaires traversent la route. Un sec coup de frein évite l’accident à ce tournant. Les chameliers sont savants et ont équipé le dos de leurs gros animaux d’une double caisse en bois peinte en vert qui servira de siège confortable aux heureux touristes du bout du monde.

 

C’est qu’à Lanzarote, le tourisme est une affaire d’Etat dans tous les sens du terme. Deux millions de visiteurs par an sont l’unique ressource des 45 000 habitants. L’industrie touristique est ici peaufinée et raffinée à l’extrême.

Les Allemands et les Scandinaves seront parqués s’ils le souhaitent au sud-ouest de l’île dans la région d’El Golfo où des centaines de boîtes de nuit où la bière coule à flots les attendent. De larges enseignes arboreront même ce nom barbare de “Deutsches Artz” pour “médecins allemands” et sécuriser le touriste lointain et tout est à l’avenant, le moindre détail est ici à nouveau une affaire d’Etat.

Quant à la seconde catégorie de touristes convertis déjà en voyageurs, ils trouveront à des tarifs les plus bas du monde des voitures de location et des hôtels mirifiques et sillonneront dix heures par jour les montagnes de feu, le parc national de Timanfaya, les cratères volcaniques, les grottes sous-marines et l’extraordinaire jardin de cactus.

 

 

RETOUR A LA RÉALITÉ

 

Quel est le soc de la charrue qui a remué toute cette terre et fait ressortir ces innombrables blocs de lave volcanique!

Seule une terre rouge minérale borde cette masse noire.

Notre route tortueuse devient de plus en plus accidentée sur cette montagne que nous avalons à grande vitesse. Enfin, la barrière qui attend nos 750 pesetas (soit environ 5$ U.S) et qui donne accès à la montagne de feu.

Quelle surprise! Plus de 200 voitures nous attendent sagement garées en bout de piste. C’est à pied qu’il faut continuer pour aller vers le gigantesque bar café restaurant face auquel les deux bus verts sont stationnés. L’attraction commence par trois jeunes frêles et menus espagnols arborant la même fine moustache. En un tour de main ils canalisent ce flot touristique qui n’arrête de déverser dix heures par jour. Un premier groupe est vite constitué autour d’un trou béant de deux mètres de profondeur et de trois mètres de diamètre. A la fourche, une botte de foin ou plutôt d’herbe sèche est jetée. En quelques secondes, tout s’embrase, une énorme flamme jaillit. C’est qu’il suffit de creuser à trois mètres de profondeur pour avoir déjà une température de 250° C. L’impressionnant volcan est déjà en nous.

 

Notre groupuscule est vite dirigé vers la seconde attraction.

Un pot métallique de vingt centimètres de diamètre et de trente centimètres de hauteur est rempli d’eau puis posé à même le sol bouchant un petit orifice. En quarante secondes, c’est un geiser qui jaillit crachant fumée et eau à cinq mètres de haut avec un bruit de serpent à sonnettes.

Je revois mon geiser d’Islande et repense à ces plaques tectoniques sur lesquelles reposent Lanzarote entre l’Afrique et l’Europe et l’Islande entre l’Amérique et l’Europe tout comme les Açores sur une autre fissure.

L’émotion attisée, nous voilà happés pour une troisième attraction. Il s’agit de rentrer au bar, de le traverser et de visiter son arrière cuisine. Là, une pièce sordide de cinq sur cinq avec en son centre un puits de deux  mètres de diamètre surélevé d’un muret d’un mètre recouvert d’un grillage trés spécial.

Imaginez dix lances métalliques qui croisent à 90° dix autres lances tout aussi pointues embrochant chacune quatre beaux poulets.

La cuisine n’est pas au charbon mais au volcan. Aïe le pied! Une de mes semelles étant mal en point, la plaque métallique couvrant le sol commencera par me griller les chaussettes et ce qu’elles protègent en moins d’un minute.

Il est temps de se rafraîchir avant de prendre le bus.

 

Là, commence l’inoubliable. Policés et disciplinés, les touristes tendent au conducteur leur billet d’entrée qui sera poinçonné et leur permettra la tournée des cratères de la montagne du feu suivant ainsi “la ruta de volcanes”.

 

Jean-Sébastien Bach envahit soudain les lieux. La cassette de notre bus termine sa fantaisie en sol mineur et fait place à une suave voix en espagnol, allemand et anglais qui commence à égrener la marche des siècles et l’histoire de la montagne de feu, chronométrée et ponctuée par les arrêts du bus à la minute près.

Ariane, la belle Allemande, jaunit, palit, tourne de l’oeil et ne s’évanouit pas. La descente est vertigineuse et on ne croyait pas le chauffeur de bus aussi adroit pour négocier en épingle à cheveux, à 520 mètres d’altitude ces cols de montagne. Le grand-huit est inclus dans le tarif.

 

 

 

LA SAGA DES VOLCANS

 

Et à la douce voix radiophonique de nous narrer: le premier septembre 1730, à 22 heures, heure où tout le monde dormait, éclate le premier volcan de l’île pour ne s’arrêter qu’en avril 1736. Six ans d’éruptions volcaniques continues ont créé 320 cratères, doublé la surface de l’île et changé à jamais sa texture et destinée.

 

C’est à Lanzarote qu’a eu lieu la plus importante éruption volcanique de la planète. Aujourd’hui, trois siècles plus tard, cet îlot est toujours recouvert à 80% de terre volcanique.

Pendant six ans, huit km2 de cratères ont laissé un volcan de type hawaïen, soit un volcan qui ne crache plus de feu mais qui garde sa douce chaleur de 200 à 1 000° C. et qui laisse souvent échapper une fugace lave. Le paysage est saisissant, suffocant et prenant. Notre taux d’adrénaline a des pointes incontournables.  Lunaire, irréelle et insolite sont des mots désuets et vides de sens face à cette lave de chaque cm2 et à cette mort doublée de vie que représente cette montagne de feu.

Soudain, c’est l’apaisement, notre bus débouche face à la “vallée de la tranquillité”. Sommes-nous déjà dans l’au-delà? Est-ce cela l’aprés-mort, la seconde vie? Une désertique vallée ocre, mauve, brune et rouge s’étale à perte de vue ondulant de colline en vallée cachant dans un recoin un bel ange Gabriel.

De l’autre côté de la vallée c’est la “Caldera de corbeaux”, ou une sinistre plaine semble n’attendre que hyènes et corbeaux. C’est ici qu’en 1824 a eu lieu la dernière éruption volcanique par la bouche de ce cratère qui nous fait face et nous nargue avec son diamètre de 150 mètres. Un peu plus loin, un semblant de toundra nordique semble prendre pied avec sa mousse blanche et son lichen.

Il ne s’agit surtout pas de quitter le bus et notre petite route, même pour un besoin urgent et d’affronter le sol qui reste à 400° C. Une mélodie de Vivaldi nous chante l’automne en passant de l’allegro à l’adagio sans oublier la caccia. C’est la fin du périple montagneux. Au volant de ma petite voiture, je me pince pour savoir si tout cela était bien vrai.

 

Mais quelle est donc la saga des volcans?

 

Il y a près de cinq millions d’années, alors que la surface de la planète n’était qu’un amas de roches en fusion, les matériaux les plus lourds se sont enfoncés dans le centre de la terre laissant en surface les plus légers qui, peu à peu, durcissaient pour former l’écorce terrestre. Cette écorce se divisa en plaques ou roches très lourdes supportant de légers continents. Le mouvement de ces plaques tectoniques engendre les tremblements de terre en laissant le soin à la pression du magma en fusion de déboucher dans un cratère de volcan.

 

Aujourd’hui, près de 600 volcans sont encore en activité dans le monde: le Vésuve et l’Etna en Italie,le volcan de la Fournaise à la Réunion, Ojos de Salada en Amérique du Sud, le volcan de la Soufrière en Guadeloupe...

C’est à près de quatre mille kilomètres de profondeur dans les entrailles de la terre que le magma de roches en fusion s’élève jusqu’au cratère pour jaillir à 1 200° C.. Ce volcan a du reste un avantage: c’est la libération de gaz qui entre dans la composition de l’atmosphère et la formation de vapeur d’eau qui se condensera en pluie.

 

A Lanzarote, nous sommes aujourd’hui face à un type de volcan dit “hawaïen” avec des épanchements continus de lave très fluide qui bouillonne en permanence dans le cratère.

Le type “peléen” de la montagne pelée qui détruisit la Martinique en 1902 commence lui, par une émission de fumée et de cendres suivie d’une gigantesque explosion. Accompagnée de “nuées ardentes” composées de blocs et de cendres à une vitesse de cent mètres à la seconde, cette bombe sème le néant.

Le type “strombolien” crache en outre des pierres et des gaz sous forme spectaculaire.

Quant au type “vulcanien” enfin, il projette des bombes de ponce auréolées d’un panache de fumée qui prend l’allure d’un champignon atomique.

 

Les volcans de Lanzarote n’ont hélas rien à envier aux meurtrières explosions de 1815 à Sumbawa en Indonésie qui apportèrent 152 km3 de laves et de roches, ni à l’éruption de 1883 près de Java sur l’île de Krakatoa où périrent 36 000 personnes.

 

AU CASINO

 

Ce soir, une douche salvatrice et prolongée ôtera toute trace de soufre, de lave et surtout de fatigue. Remis à neuf, il ne me reste plus qu’à affronter pendant une heure ou deux le casino d’à côté qui a déposé sur le bureau de ma chambre d’hôtel une si élégante invitation.

 

L’ordinateur d’entrée est une merveille en soi. L’écran fera paraître en son quart supérieur la photocopie de votre passeport jouxtant vos coordonnées de résidence à Lanzarote et superposant un laïus indéchiffrable propre au casino du pays. L’hôtesse qui vous conduira à l’entrée de la salle de jeux est tout aussi “up-to-date”. Le cadre luxueux et raffiné attire une faune élégante agglutinée autour des tables de black jack et baccara. Les machines à sous limitrophes présenteront généreusement les trois cerises superposées et vous offriront alors toute une poignée de grosses pièces. Cette jeune brune d’un mètre soixante-dix-huit à la jupe on ne peut plus micro, au nez légèrement retroussé et aux bretelles quasi invisibles tenant une robe noire moulée, place ses plaques de 10 000 pesetas sur six numéros à la fois et rafle en un tour de main une trentaine de grosses plaques sans émotion aucune. N’étant guère porté au jeu, c’est une autre table qui m’attire.

 

Imaginez la patience d’une jeune dame à la robe sobre et au sage chignon dont les fins doigts manient avec dextérité cartes et jetons. Mademoiselle la croupière ouvre une nouvelle table et de ce fait, prépare avec minutie le jeu.

Deux inspectrices la surveillent à un mètre de distance, carnet en main et silence de plomb. Le carton de cartes de jeu est décacheté. Commence alors le déploiement en un arc de cercle de quatre-vingt centimètres d’une cinquantaine de cartes où l’as jouxte le deux, voisin du trois, en ne faisant paraître que le chiffre. Dix centimètres plus haut, s’ouvrira un second cercle avec autant de cartes jusqu’à épuisement du carton.

Ni faux pli ni bavure. La perfection même.

Le comptage des plaques est tout aussi adroit. Qu’elles soient de mille ou de dix mille, elles seront posées par cinq et une pile de cinq s’ajoutera sur une autre pile de cinq pour en faire une de dix et celle de dix sur une autre pour en faire une de vingt qui attendra une seconde de vingt jusqu’à épuisement du stock.

Vingt-deux minutes déjà que j’admire la patience de cette dame qui ne vibre ni de cil ni sourcil. A chaque étape, les inspectrices annotent leur carnet et lui demandent à la fin de le parapher s’engageant ainsi à garantir cette fortune.

Les clients se suivent sans se ressembler. Le tic de l’un côtoie le silence de marbre de l’autre et le rire narquois du troisième. Les billets de cent dollars sont échangés par dizaines au guichet et les petites plaques multicolores font valser les taux d’adrénaline de tout un chacun. L’homme a-t-il toujours besoin de tant d’artifice pour assouvir ses joies? La nature ne lui suffit-elle donc pas? Il aura recours à la “blanche” comme à l’alcool ou au jeu pour s’émousser l’esprit, et se retrouver dans la peau de Zorro!

Mais heureusement que le monde d’Ushuaïa et des explorateurs tout comme certaines belles grilles de mots croisés vous donneront sur le Kilimandjaro ou à votre coin de cheminée autant d’extase et de joie que les plaquettes multicolores du casino.

 

Ce matin, notre petite voiture est aussi gaillarde que la veille et affronte sagement les lacets de route de notre île volcanique. La veille, chez “Autos Cabrera”, notre compagnie de location de voitures, j’avais remarqué chez la belle préposée un sympathique calendrier noir où la date, le jour et le mois paraissent en différentes lumières phosphorescentes rouge, jaune et verte avec une inscription au bas du calendrier métallique “Ramos”.

Avenante et sympathique, elle téléphone de suite à la compagnie Ramos pour leur dire qu’un client de passage avait beaucoup apprécié ce calendrier. J’étais invité à venir chercher mon calendrier sur mon chemin à l’entrée d’Arrecife. Je n’avais plus qu’à m’exécuter.

Quelle aventure! Point de Ramos à l’entrée d’Arrecife et le numéro quatre de la rue El Claudiano est certes connu de tout le monde mais absolument introuvable. Quarante minutes de recherche viennent à bout du garage Ramos dont l’ouverture était simplement dans la rue arrière. En éclatant de rire, José m’offre deux calendriers au lieu d’un et me propose de partager son café. L’hospitalité du pays est à nouveau confirmée. Mais le plus étonnant sur la route est l’absence complète de panneaux publicitaires.

 

PAS DE PUBLICITÉ

 

Cezar Manrique, le père spirituel de l’île en a décidé ainsi. Pas de publicité à Lanzarote.

Ni “Marlboro” ni “Coca” par exemple n’arborent leurs célèbres cavaliers et bouteille. A Lanzarote, la pollution visuelle est interdite. Un exemple à suivre dans la mesure où on peut se le permettre.

 

A notre première escale, ce café-restaurant en bord de falaise descend sur deux niveaux pour se terminer dans une salle gigantesque et ronde où l’océan atlantique vous happe dès votre arrivée. Un soleil radieux et magique fera scintiller les barques de ce petit port de Lanzarote et rapprochera encore plus ces cactus hirsutes et si attachants à la fois.

Dans tout cet édifice, les tableaux de Cezar Manrique d’une naïveté surprenante ont tout des grands maîtres ibériques.

Lors du décès de Cezar Manrique au village de Los Jameos, son oraison funèbre fut un texte de son propre cru. Lui, le père spirituel de Lanzarote, île où l’homme et la nature se donnent la main. Ce beau texte commence ainsi:

             El ultimo grito

Se trata de vivir cara al futuro, contribuyendo a construir una alternativa impia, inteligente, de calidad de vida.

 

Tout au long de notre route, l’architecture des maisons nous surprend. La pierre volcanique sert à construire des murs de protection autour des champs. En pénétrant ce champ, nous tombons face à deux jeunes Angolais. Depuis six ans à Lanzarote, ils travaillent la terre. Mais comment peut-on travailler les champs quand il n’y a point de champs sur une terre volcanique? La réponse est simple. Le pays n’étant arrosé qu’une ou deux fois l’an par une pluie généreuse, il faudra se suffire de la buée et de l’humidité de la terre qui sera recouverte de cendre volcanique qui affrontera en outre le vent et sauvegardera tout humus naissant.

Notre jeune Portuguais d’Angola dodu et à demi caché sous un chapeau qui fut blanc soulève avec aisance de gros blocs de pierre volcanique pour les poser sur un semblant de muret. Il s’agit de découper les champs et de protéger ces curieux trous circulaires d’un mètre de diamètre. La technique est simple. Il suffit de creuser un trou de trente centimètres de profondeur, d’y répandre de la cendre volcanique et de planter en son centre une vigne ou un semblant de cactus et le tout poussera par la grâce de Dieu.

 

La maison du propriétaire est beaucoup plus attirante. Si la couleur verte a été adoptée comme couleur nationale comme le bleu en Grèce ou en Tunisie par exemple, c’est que la raison en est simple. Les marins d’antan étaient parcimonieux à plus d’un titre. Leurs barques étaient fraîchement peintes chaque année et le résidu de peinture verte servait à enjoliver portes et fenêtres de la maison. Le plus étonnant est à l’étage supérieur. Sans être en Inde, chaque toît de maison est surplombé d’un semblant de cheminée lui- même surplombé d’une couronne royale. Cette couronne de trente centimètres de diamètre aura tout du Taj Mahal indien dans sa blancheur immaculée et reposera sur cinq pieds verts.

 

Nous voici enfin arrivés au “Jardin de Cactus”.

Le souffle est coupé, le moteur cale et un “caramba” est lancé.

Imaginez un cactus de sept mètres de haut à l’entrée de ce jardin pareil à un King Kong dans son parc de Disneyland. Le moteur n’est pas le seul à caler, mon cerveau fait de même juste le temps d’approcher le cactus et de toucher ses aiguilles. Elles ne piquent point tout comme King Kong, notre cactus est faux. Ce n’est qu’une réplique métallique et artistique peinte en vert reproduisant un cactus de cet autre paradis insulaire des Canaries, de l’îlot de Hierro.

A l’entrée, l’empreinte de Cezar Manrique est partout. Imaginez une caldera ou dépression naturelle enclavée entre trois collines grises et nues. Cezar Manrique a su planter à l’orée de ce jardin et en hauteur un véritable moulin à vent où on retrouvera le véritable grain de meunier qui s’en servait en début de siècle. Huit cent mètres plus bas, s’élève la petite boutique souvenirs de ce jardin et entre les deux s’étalent une dizaine de points d’eau sous forme de lagunes pacifiques toutes entourées d’innombrables cactus.

Le soleil donne tour à tour aux lointaines collines un reflet métallique qui vire du marron au violet en passant par l’ocre et le bordeaux.

Dans tout le jardin, des dizaines de stalagmites de trois mètres de haut ne sont en fait que des pierres volcaniques superposées par une main artistique qui en fait des monolithes.

L’”Espesostoa-Ritteri” s’effiloche en longueur et reste un cactus bien grassouillet. Contrairement à l’”Austrocephalouvres” qui présente trois branches squelettiques. L’”Euphorbia” a par contre des raquettes rampantes aux longues épines qui paraissent bien tendres par rapport à celles du fougueux voisin l’”Harissa Eriophro” qui porte une incroyable robe rose et verte.

 

JAMEOS DEL AGUA

 

Non, ce n’est pas une pieuvre mais bien un cactus aux innombrables tentacules que ce “Clcistocactus”.

De temps à autre, tout un mur de raquettes de cactus enveloppe un monticule de deux mètres pour en faire une véritable oeuvre d’art.

A l’entrée de ce même jardin de cactus, je repense à ces centaines de raquettes de nopals plantées à même le sol. C’est une curieuse et insolite usine de colorant rouge. C’est sur ces mêmes raquettes que se fait l’élevage des cochenilles. Ces pucerons mexicains donneront par la suite le rouge carmin utile à plus d’un teinturier.

Plus loin, je crois retrouver mon Mexique d’il y a 25 ans avec sa place Zocalo où l’aigle juché sur un cactus nopal tient en son bec un serpent qui poussait les aborigènes en le voyant à décider d’implanter en ce lieu même une cité. Telle est la légende de le ville de Mexico!

Ce cactus en boule, tel un oursin vert à la tête jaune est un “Echinocactus-visnago” globuleux, c’est un véritable cierge qui jaillit de cette terre volcanique et qui n’attend qu’un Ave Maria.

Ce lieu métaphysique arbore avec surprise un cactus bien connu de trois mètres de haut le “Marginatocereus” qui semble pousser par portions cylindriques de cinquante centimètres de longueur.

 

Drogué de cactus, je retrouve le doux siège de ma voiture pour aller rejoindre mes amis basques au bord d’un bassin millénaire à Jameos del agua.

 

Mais d’où vient donc cette eau souterraine dans cette gigantesque grotte? Nous sommes bien à Jameos del agua dans une caldera immense de plus de trois cent mètres de longueur où une eau claire et limpide d’origine mystérieuse a rempli les bassins.

L’atmosphère est irréelle et la limpidité de l’eau exceptionnelle mise en relief par certains rayons de soleil qui parviennent à se faufiler des roches supérieures. En escaladant une trentaine de marches, on découvre avec stupeur une vaste piscine aérienne de quarante mètres sur quinze à la forme circulaire irrégulière sans faïence aucune et protégée par une enceinte blanche de trois mètres de large qui n’est rien d’autre qu’une pente nivelée peinte de chaux blanche. C’est à nouveau une caldera ou dépression volcanique qui est transformée en pseudo-piscine romaine. Cette piscine est entourée d’une flore tropicale exceptionnelle. Les hibiscus s’enchevêtrent avec les papyrus et les lauriers jaunes en passant bien sûr par les innombrables cactus.

 

Un éden à tout point de vue.

Au dernier étage naturel de ces lieux, une petite terrasse invite les nombreux touristes au repos. Ingrid, guide professionnelle pour une compagnie allemande depuis dix ans à Lanzarote nous fait part de ses impressions sur ce coin perdu du monde.

 

L’ancien nom de Lanzarote est Tahod et Titte-roy-gatra. Il dériverait du nom d’un lance-pierre qui aurait été coupé car les aborigènes “Guanches” de l’époque, habitant l’île voisine n’arrivaient pas à atteindre cette île d’un jet de pierre. Cette île devient alors Lanza Rote (le lancer coupé) ou Lanzarote.

Une autre légende dit que fou de joie dans sa nouvelle peau de Gouverneur de l’île sans résistance, il cassa sa lance en miettes et la jeta en l’air. Les morceaux de lance éparpillés ne sont autres que “lanza” pour “lance” et “rota” pour “cassée” d’où Lanzarote.

Telle est la légende mais l’histoire dira que c’est le génois Lanzarotto-Malocello qui arrive en 1312 sur ces côtes à qui il donna son nom.

Un siècle plus tard, arriva le normand Jean De Béthencourt que nous avions déjà croisé dans notre reportage aux Açores et qui fut nommé Gouverneur de l’île par le roi de Castille Enrique III.

 

Le lieu où nous nous trouvons est une “Burbuja”, une “Luftblase” ou une “Poche d’air” due à une implosion volcanique.

C’est qu’en 1730, lors de ces terribles explosions de six ans se formèrent non seulement des tunnels que l’on visitera mais cette poche d’air ou burbuja où nous nous trouvons et qui est en fait une terre qui a envahit la mer et que l’eau du bassin est tout simplement de l’eau de mer.

Monique, une jeune française passionnée et fidèle à Lanzarote rejoint notre groupe avec une feuille de dessin enroulée à la main. Notre peintre tropical s’exclame à sa façon:

“à Lanzarote, il y a les quatre éléments de la vie: l’eau, la terre, le feu et l’air.”

Ici, on ne se sent bien que si l’on est bien avec soi même car cette île est nue et pleine à la fois. Les couleurs et les teintes sont indéfinissables. Le temps de terminer l’aquarelle que les alizées changent déjà les couleurs. Cette île de contrastes et de beauté nous envoûte par la forme de sa pierre, par le mauve fugace de la terre, par le noir de la lave et l’infinie gamme d’une palette de peintre.

 

SEPT KILOMETRES DE GROTTES

 

Il ne reste plus à notre équipe que de mettre le cap sur la Cueva de los Verdes.

Avenante et souriante, Maria notre guide attend la formation d’un groupe de trente personnes pour nous emmener à l’intérieur d’un gouffre de sept kilomètres de long. Le premier touriste se signe, le second manque d’air et le troisième, une grosse et petite dame lance un cri de corbeau. C’est que tout va très vite. En quelques minutes, on est déjà sous terre sur une pente vertigineuse. Les marches naturelles ne sont heureusement pas très glissantes et la température extérieure de 35°C. baisse soudain à 18°C. pour ne plus varier. Maria nous promet deux kilomètres sur sept de visite guidée. Il y a un siècle à peine, la famille Verde habitait ces lieux et vit un jour leur petit enfant trébucher dans une grotte. La découverte est fabuleuse à travers sept kilomètres de tunnels allant des montagnes de feu à la mer.

 

Nous sommes déjà à 70 kilomètres de profondeur et notre couloir est toujours aussi étroit et mystérieux. De temps à autre surgit une arène de trente mètres de diamètre avec un plafond haut de vingt mètres. Encore une burbuja.

Cette nouvelle salle souterraine présente une centaine de chaises face à un podium. Imaginez les concerts donnés dans un tel auditorium. L’accoustique est splendide et les chuchotements concurrencent le bruit du silence.

La terre qui nous entoure sera tour à tour blanche par le kaolin, rouge par le fer, jaune par le phosphore et noire par le manganèse.

Ce tunnel est réellement formé par la coulée du volcan La Corona, distant de sept kilomètres, et présente au fait quatre tunnels superposés formés par  la pression de la lave qui était si forte et le dernier tunnel est à ciel ouvert. A se croire dans une fourmilière.

 

Soudain, dans une nouvelle salle, Marie notre guide perd tout sourire et arbore un masque livide. Elle nous prie instantanément de nous arrêter de parler et de photographier.

Et là, surgit à nos pieds un énorme gouffre de prés de quinze mètres rempli d’eau. Cette eau est si limpide que le fond en est parfaitement visible. Voilà que Marie choisit son bouc émissaire, me pousse gentiment jusqu’à deux centimètres du bord et me demande de surcroît de jeter de toutes mes forces la pierre de quatre kilos qu’elle me tend. Histoire d’écho dit-elle.

J’avoue que je n’étais pas démuni d’angoisse en pensant que le jet de pierre pouvait m’emporter mais, vite soulagé sachant que l’assistance aurait pu rapidement me repêcher.

Un silence de mort envahit l’assemblée qui attend le jet de pierre.

A la Paix comme à la Paix! La pierre est lancée.

Un “oh!” guttural est poussé par l’ensemble de la foule masquant tout bruit de pierre probable. La surprise est grande.

Le gouffre a disparu (sic). Le tout n’était qu’un jeu de lumière.

Cette caverne de quinze mètres de hauteur faisait miroiter par un subtil jeu de lumières sur les deux centimètres d’eau recueillie par l’humidité au sol le plafond de la grotte qui paraissait ainsi une abîme.

Une simple illusion d’optique!

Le tourisme à Lanzarote est une belle chose!

 

Dans notre petite voiture japonaise, sur le chemin du retour, mes érudits passagers dissertent sur l’appellation des habitants de Lanzarote.

Si les Guanches furent les célèbres habitants du nord de Tenerife, les Chichaneros sont les habitants du sud tandis que les Comeyeros furent ceux de Lanzarote et que les Majoreros furent ceux de Fuente-Ventura.

Mais aujourd’hui, on appelle communément”Majos”, les habitants de Fuente-Ventura et Lanzarote.

 

Gaillardement, notre voiture arrive en haut d’une pente face au Mirador Del Rio. Une fois la pente dépasée et l’étage monté, on est face à une baie vitrée où le souffle est à nouveau coupé. Lanzarote n’est finalement pas à une surprise près!

 

Imaginez un bras de mer d’une bonne centaine de mètres si étroit qu’il est appelé “rio” ou fleuve et qui en plus, par marée basse devient presque un chemin pour piétons présentant à l’autre rive l’îlet de “Graciosa”.

Un simple paysage lunaire présentant trois cratères de volcans limitrophes au centre de cette île nue comme un ver et arborant sous l’effet du soleil des couleurs qui virent du bronze au rouge en passant par le mauve et le sable.

Le choc réel pour nous est de voir cet îlet pratiquement à ses pieds et à portée de main dans sa nudité magique et mystique. Une robe volcanique sans végétation aucune reliant le sable et la terre au ciel.

A Lanzarote, les chocs sont à répétition.

 

EN VILLE

Ces deux magasins d’Indiens sur le grand boulevard périphérique du centre ville d’Arrecife la capitale, se concurrencent à mort. C’est que nous sommes dans un pays hors taxe encore moins cher que la Principauté d’Andorre. A tour de bras, les touristes s’achètent des disques compacts en commencant par le concerto d’Aranjuez de Joachim RODRIGO et en finissant bien sûr par le lecteur de disques laser qui portera la griffe des grandes marques japonaises. Les enfants ne manqueront pas d’acheter la cassette aux cent cinq jeux de “Game boy” et à chacun son paradis au tiers du prix de Paris.

Mais c’est la sortie du magasin qui est pénible, en affrontant dans les ruelles périphériques des dizaines de poubelles “en grève” non ramassées.

Le même jour, les chauffeurs de taxis ont décidé aussi de faire grève et voilà des dizaines de belles Mercedes jaunes similaires aux cabs de San Francisco qui se suivent à trente à l’heure au nez des piétons désolés.

Dans ce pays si mirifique, la réalité de tous les jours est bien sûr présente pour les autochtones.

Au fond de la rue s’élève le château de Saint Gabriel aux murs témoins d’une lourde histoire. Il fut brûlé et reconstruit pour la défense de Lanzarote.

 

Nous sommes certes à l’orée des Canaries et très loin de la mère patrie l’Espagne. Lanzarote est au carrefour des chemins unissant le nouveau et le vieux continent avec l’Afrique.

Grâce au tourisme, Lanzarote assure un P.N.B.(Produit National Brut) par an et par habitant de 13 600 U.S.$ soit dix fois celui du Maroc d’en face. Un petit mouvement indépendantiste s’agite bien sûr mais n’a pas l’ampleur des bombinettes de la Guadeloupe dont le mouvement indépendantiste ne représente en fait qu’une part infime de la population.

Au fait, ce sont les Canaries qui demandent souvent leur indépendance tout en sachant que la nature a horreur du vide et que si l’Espagne partait, une autre force les envahirait, c’est ce qui calme rapidement les esprits échaufés qui sont finalement heureux d’arborer un passeport communautaire européen sachant qu’à part la méga-industrie touristique qui présente  autant de lits que toute la Tunisie par exemple, ne peuvent se doter d’une vraie économie, d’une armée et d’une diplomatie. Surtout à l’heure de la Grande Europe.

 

Ce soir, c’est la tournée des grands ducs. Il est temps, la veille du départ de découvrir le célébrissime hôtel de l’île.

 

A Costa Teguise, les dizaines d’hôtels se suivent et se ressemblent, pour arriver soudain à l’entrée de l’hôtel Salina.

Dès l’entrée, c’est le faste, le luxe et la végétation luxuriante sur une île désertique qui nous prennent à la gorge. Ce cinq étoiles où Cezar Manrique a bien sûr laissé son empreinte est d’un raffinement touchant.

Pour accéder au restaurant principal, on traverse sur cent mètres une pseudo forêt équatoriale où le chant du perroquet accompagne le mouvement des lianes survolant les micro-lacs artificiels. Dès l’entrée du restaurant, un bouton de rose saluera les dames et une coupe de champagne, les messieurs. Merci, nous avons déjà dîné.

A l’extérieur, le buffet du petit déjeuner de demain est déjà installé sur une centaine de tables rondes aux couverts argentés, aux plats de fine faïence et aux serviettes de fine cotonnade couleur pastel. La place du buffet s’étend sur vingt mètres. Bon appétit pour demain!

La surprise est ailleurs. C’est ce qui entoure l’emplacement du petit déjeuner.

 

Imaginez un serpent d’eau qui^s’évase en piscine, qui se retrécit en ruisseau et qui est souvent surmonté d’un petit pont et vous aurez la piscine éclatée de l’hôtel qui s’étend sur trois cent mètres carrés. Cette piscine se termine à l’orée d’une plage de sable doux et fin cernée bien sûr de pierres noires volcaniques face à l’Océan Atlantique.

 

Au pays des émotions, le tourisme perd son adjectif vulgaire pour rejoindre celui de découvertes et de voyages à tous ceux qui prendront la peine de se diriger un jour vers ce paradis mystique si proche et si lointain à la fois qui saura vous enrichir, vous divertir et vous rapprocher encore plus de notre terre et galaxie qui nous emporte à notre insu dans le tourbillon de la vie.

 

 

Rached TRIMECHE
www.cigv.com